Millénaire Normand - Discours du 28 Mai 1911 par Mgr Touchet /1.

LA NORMANDIE

 

Discours prononcé le Dimanche 28 Mai 1911

dans le Fête du Millénaire Normand en la Cathédrale de Rouen,

par Mgr Touchet.

 

 

Bora bonis créa la sunt ab inilia

La riche nature fut créée pour les bons au commencement.

(Ecclé. XXXIX, 30)

 

 

Messeigneurs[1],

Messieurs,

L'Eglise, héritière de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de par Lui institutrice des peuples, ne pouvait se désintéresser du millénaire de ce baptême par elle conféré au duc Rollon, et de la civilisation instituée en ce jour fameux.

C'est pourquoi tant de prélats qui sont sa couronne (je parle de vous seulement, Messeigneurs) se sont réunis pour le commémorer, et rendre grâces à Celui qui se vante de régler souverainement les destinées des nations. Mais, avant tout, me permettra-t-on un seul mot dans certaine controverse soulevée: récemment et pas encore éteinte, paraît-il? Il s'agit de! savoir si, oui ou non, nous sommes les fils du vieux Rou et de ses compagnons, si, par conséquent, nous avons le droit de fêter ­l'anniversaire millième de l'incorporation de la Normandie à la France.

Eh bien, voici mon très humble avis. Quelle que soit la majesté de cette cathédrale, et puisque aussi bien ce discours n'est pas de la nature des sermons habituels, peut-être Dieu et les hommes toléreront-ils que je constate, avec la décision de langage attribuée, - on ne sait trop pourquoi, aux fils de notre admirable province - que : pour être tous Normands, nous,, nés en Normandie, nous ne sommes sans doute pas Normands tous ; mais que, pour n'être pas Normands tous, nous sommes cependant Normands tous.

Et en effet : qu'il y ait eu, avant nous, chez nous, des Gaulois, des Ibères, des Celtes, d'autres encore ; que la Neustrie des Mérovingiens implantée, sur la Seconde Lyonnaise des Romains, ait été peuplée, alors que les Wikings, rois de la mer, n'avaient pas encore visité et effrayé la Seine, la Touque, l'Orne et l'Aure[2] , qui le contesterait? Par où il peut advenir à la rigueur que, malgré l'inévitable mélange des familles et des sangs à travers mille années de vicissitudes, quelques-uns - fort rares- soient de la descendance pure des occupants primitifs ; lesquels donc, prétendus Normands de Normandie ne seraient pas des Normands.

Toutefois, Messieurs, tous tant que nous sommes, et même ceux-là, n'avons-nous pas reçu le jour au pays charmant que ne font oublier ni «les glaciers de l'Helvétie» , ni «Venise et ses gondoliers» ; tous tant que nous sommes, n'avons-nous pas bu le jus délicat et ambré de la pomme ; n'avons-nous pas mangé la chair des bœufs « du Pays d'Ange » ; n'avons-nous pas enchanté nos oreilles du cantique et des rugissements de la Manche douce ou irritée, sombre ou bleue ; n'avons-nous pas pressé de nos lèvres les mamelles de la robuste nourrice «Normannia nutrix?» [3].

Allons ! nous sommes tous Normands... et nous nous en félicitons hautement.

Tous ?... Mais non, cependant. Par quelque joyeuseté des choses, celui-là ne l'est pas qui nous préside.

De quoi nous ne lui chercherons pas querelle, pour trois raisons au moins. La première, c'est qu'il serait injuste de lui tenir rigueur d'un fait dont il n'est nullement responsable. La seconde, c'est qu'il a bien voulu se faire tellement de notre race qu'il en sait et en conte l'histoire, mieux que nous-mêmes. La troisième... Comment dire la troisième ? C'est que, venu des pays subtils qu'arrose la Garonne, il est, au dire d'un chacun, sans oublier le fabuliste, pour le moins notre cousin-germain. Lorsque les degrés de parenté sont si rapprochés, il serait étrange qu'on vit tant de difficultés à se traiter de frères. Nous pouvons donc, Monseigneur, vous offrir ainsi qu'à tout cet auditoire ce discours, dans lequel nous ferons, comme en famille, c'est-à-dire sans aucune fausse modestie, l'éloge de notre Province, disant ce que la France a donné à la Normandie et ce que la Normandie a donné à la France l

Normandie et France ! toujours !...

Dieix aïe ![4] Dieu m'aide !

 

I

 

Ce que la France a donné aux Normands. D'abord -et sera-ce estimé son prix, même en cette assemblée- la Foi et le Baptême.

Adonnés au culte émouvant et comme poétique, mais fort peu gênant des Déités du Nord, ils croyaient à un Être suprême, servi là-haut par les Ases et défendu par l'un de ses fils, Thor, l'invincible soldat. Les guerriers tombés en combattant, des Vierges fées et prophétesses étaient attendus dans ce paradis plein de chasses sanglantes, de beaux coups de lance, de vols d'aigles et de cygnes, de courses sur des barques en bois de cèdre à travers des océans d'inaltérable azur. En rêvant ces heures éternelles, les «Rois de la mer» pouvaient à leur aise exposer leurs enfants, piller qui possédait, massacrer qui résistait. Le souci de la foi jurée les mordait peu. Avec cela poètes ardents, et conteurs féconds, ils ont laissé derrière eux une littérature qui n'est ni sans grâce ni sans terreur[5].

Ils défendirent leur sauvage licence, la torche et la hache à la main. Deux évêques de Bayeux, Sulpice et Walfride[6], furent massacrés par eux lors de leur premier établissement dans le Bessin, trois quarts de siècle avant le traité de Saint-Clair-sur­-Epte.

Mais l'heure de la grâce ayant sonné, une de leurs bandes, menée par un pirate sexagénaire, Rollon, après avoir écumé longuement les mers, plus souvent battant, quelquefois battue[7], fut conquise par le zèle de vos archevêques, Guy et Francon. Les convertis brûlèrent ce qu'ils avaient adoré et adorèrent ce qu'ils avaient brûlé.

Leçon digne des réflexions d'un homme d'Etat, leçon par laquelle se constate dans une réalité vivante la mainmise heureuse de la religion sur la conscience ! A peine pénétrés par la Foi, ces indomptés s'éprennent d'ordre. Les ravageurs font la paix autour d'eux : plus de pillages dans leurs domaines ; plus de meurtres impunis ; la paix Normande étend sa sécurité sur les routes, les chaumières, les châteaux, les forêts. Rou laissât-il trois années de suite ses bracelets suspendus aux branches d'un chêne, sans que nul y touchât... Vous entendez que s'il n'y eut que des Normands à passer dans le voisinage du trésor, je ne doute pas un instant... Tout de même cette légende est la fleur sacrée que produisit l'imagination populaire, émerveillée de voir tant de tranquillités succéder à tant de troubles.

Chefs des peuples, semez l semez de la religion ! Vous récolterez de la paix... Mais à quoi servirent souvent de pareilles adjurations ?

Et la France, ayant donné aux Normands la foi et le baptême, y ajouta en dot précieuse une terre vaste, belle et bonne.

Cette terre, Messieurs, se dessinait, du côté de la mer, entre deux abbayes vouées l'une et l'autre à l'archange des batailles de Dieu, Michel. Au nord-est, saint Michel du Tréport gardait l'entrée de la Bresle. La fortune de l'abbaye-forteresse ne fut pas heureuse. Plus d'une fois, l'ennemi la viola. Un jour même, au lendemain d'Azincourt, alors que le roi Charles VI étant fou et les chevaliers étant morts, il commença de n'y avoir plus de France, les moines guerriers purent voir de leurs terrasses la ville d'Eu détruite et, là-bas, là-bas, à perte de vue, les fermes et les bourgs rasés : il ne restait plus une maison debout[8].

A l'autre extrémité, vers l'ouest, c'était le château et l'église de rêve, la merveille d'audace et de foi, la plus puissante masse de pierres taillées qui soit dans notre vieille Europe, qui soit, je pense, dans le monde ; plus puissante que la Tour de Londres où nous avons laissé notre signature, plus puissante que la cité de Carcassonne, plus puissante que les Burgs du Rhin ; plus puissante que tout. En pleine eau, en plein «péril de la mer», comme on disait; autour d'un mamelon, sorti d'un seul jet, on ne sait d'où, on ne sait comment, dans le plus formidable des soubresauts du porphyre et du granit bouillonnants, des murailles hautaines, sûres d'elles-mêmes, s'étagent de la base à la cime, enveloppant dans leur enceinte formidable des corps de garde, des redoutes, des promenoirs, des salles de chevaliers ogivées comme des cathédrales, un cloître sublime ; et puis, tout d'un coup, lorsque les soubassements sont devenus assez robustes pour la porter, couronne prodigieuse posée sur cette sylve de pierres, entassées, dirait-on, par les géants, et fouillée par les anges, l'église dont le clocher porte, piédestal fou d'audace, la statue de l'archange jusqu'au sein de la nue..

Vrai ! bornes plus divines se pouvaient-elles placer pour affirmer que notre terre commençait du côté de la Picardie, et finissait du côté de la Bretagne ?

Et entre ces bornes, dans un espace presque carré, un peu plus large que profond toutefois, que de beautés !

Que la Seine y est imposante et bienfaisante! Que d'autres rivières, moindres, y portent de joie et de fertilité ! Que l'émeraude de ses prairies est verte ! Que ses arbres sont riches Lequel de nous ne s'est pas enchanté des pays de Caux et d'Auge, du Vexin, du Bessin? Et la grâce des collines à travers lesquelles l'Orne supérieure et la Vire se fraient une voie ! Et cent merveilles que je ne puis même nommer!

La beauté d'ailleurs se confond pour la terre avec la fécondité. Il faut qu'elle fournisse à l'homme, a dit Dieu même, le feu, le fer, le sel, le lait, l'huile, la laine, le fruit de la grappe, car ce sont là les choses utiles à la vie[9].

Or, ici gît en vérité le triomphe de la Normandie !

Le feu, elle l'avait dans ses forêts; le fer, elle l'exploite encore; le lait, elle le demande à ses troupeaux; l'huile, elle la tira de ses noyers géants ; la laine, elle la tondait sur le dos de ses brebis. Le jus de la grappe lui manqua presque toujours; mais elle ale jus de la pomme, plus populaire, il est vrai, que nos crus célèbres, mais si fraternel quand les verres se choquent et si aimable à nos palais.

Quant au froment... Ah ! laissez.-moi céder un instant, un seul instant à mes souvenirs propres.

Lorsqu'un voyageur se rendant de Paris à Cherbourg arrive à cinq ou six lieues de Caen, son œil, rempli encore des somptuosités du pays d'Auge, s'attriste presque en parcourant une plaine plate et nue, qui s'étend à droite et à gauche, infiniment. Pas de ruisseaux babillards ; de l'eau quand il en tombe du ciel. Pas de grands bœufs pensifs, vaguant librement à travers l'herbe drue. Des troupeaux de vaches et de chevaux «au piquet», parmi les sainfoins et les trèfles incarnats. Pas de pommiers radieux sous la neige rosée de leurs fleurs ou les coraux de leurs fruits ; de ci, de là, quelque buisson. Je la connais bien cette plaine. C'est là que dans l'ombre d'une petite église du XIIIème  siècle, repose ce qui me reste de plus cher ici-bas : la cendre de mon père et celle de ma mère ; c'est là que je suis né. Elle parait triste cette plaine, et elle est superbe; car aux jours de juillet, au-dessus d'elle, ondoient les grands blés. Sa fonction dans la Normandie est de produire les grands blés. A l'automne, de lourds oiseaux animent seuls son monotone paysage : le laboureur l'ensemence de grands blés. A l'hiver, elle s'engourdit  paresseuse, quasi-triste ; dans son sein germent les grands blés. Au printemps, elle n'a point la luxuriance facile des terres voisines ; tout au plus des pointes vertes se montrent frileuses Fur ses guérets ; mais ces pointes frileuses se mueront en grands blés. A l'été, elle n'offre à l'oisif ni promenades dans l'ombre odorante des tilleuls, ni sièges rustiques près des claires fontaines ; mais on y engrange les grands blés. Ma «plaine» d'origine, ma plaine morose, est, avec ma Beauce d'adoption, le pays dés grands blés. La plaine de Caen complète la couronne de richesses de la Normandie.

Noble terre, très vaste, belle, féconde, nous tes fils, nous t'acclamons ; et nous remercions la France qui te donna telle à nos pères ; et nous bénissons Dieu qui te fit ainsi pour eux et pour nous ; boita bonis creata sunt ab initio ; ce qu'il y a de bon fut créé pour les bons dès le commencement.

Le Xlllème siècle commençait. Nous avions couru le monde avec nos ducs, et avec eux aussi conquis l'Angleterre.

Nous avions connu en leur compagnie de bons et de mauvais jours : entre eux et nous il existait de solides attaches.

Mais voilà que cette lignée de héros, ces Conquérant, ces Longue Epée, ces Cœur de Lion, connut la disgrâce de rencontrer un héritier couard duquel Bertrand de Born disait : « Jean, roi sans honneur, se fait dépouiller de son vivant, ne s'occupant que de chasses, d'éperviers, de lévriers, misérable qui use son temps dans l'oisiveté [10]».

Dès ce temps-là nous n'aimions pas les fainéants. Or, le trône de France était occupé par un roi de noble tenue : Philippe Auguste. Philippe Auguste nous plaisait : mais notre serment nous liait à Jean-Sans-Terre. Placés entre notre serment et notre attrait, nous sûmes où était le devoir ; et quand Philippe vint mettre le siège devant Rouen, vos ancêtres, Messieurs, lui barrèrent la route.

Toutefois, gens avisés, ils voulurent savoir si Jean avait l'intention de les secourir. L'Anglais répondit que les Normands pouvaient bien faire ce qu'ils voudraient. Il n'eut point affaire à des sourds. Ce que les Rouennais voulurent, ce fut d'ouvrir leur porte à Philippe Auguste, qui passa sans coup férir. Le reste de la province suivit.

Ainsi rentrâmes-nous en France, sans cris, ni douleurs, joyeusement bien plutôt, comme les eaux qui vont se perdre dans l'océan pour lequel elles ont été créées par Dieu ; comme des filles qui retournent à leur mère, dont quelque hasard les avait séparées; mieux encore, comme ces amis qui se sont cherchés longtemps parce que des affinités de nature les poussaient l'un vers l'autre, et se sont enfin trouvés.

Vous le savez comme moi, Messieurs, de cette fois l'union ne fut pas à toujours. Henri d'Angleterre recouvra, la cuirasse aux épaules, ce qu'avait perdu Jean d'Angleterre, les faucons sur le poing. Sans argent, sans blé, sans chevaliers, sans Roi, puisque celui-ci était devenu dément, la France parut s'en aller vers les chemins de perdition où disparaissent les peuples réprouvés. Mais Dieu fit le geste qui étonne si profondément l'histoire. Sur les rives de la Meuse, au village français de Dom­rémy, il avisa une fillette de douze ou treize ans, très simple, très pieuse, très douce. Il la garda par ses grâces prévenantes, pure comme les lys de son vallon et humble comme une marguerite. En ce quelque chose de tout blanc, de tout candide, il mit un grand mur qu'il passionna de Jésus-Christ là-haut et de la France ici-bas. Puis, quand elle eut dix-sept ans, il l'envoya en France. Va, fille de Dieu ! Va ! Va ! : et on la vit, son étendard de Jésus et Marie à la main, faire en onze mois quatre campagnes, subir deux sièges, en conduire sept, battre Talbot en bataille rangée, se dresser merveilleuse, unique vision, entre deux grands peuples, dont l'un se retire devant elle, tandis que l'autre se reforme derrière elle, océans qui regagnent le lit dont la Providence avait tracé le dessin. Nous eûmes à Orléans, Messieurs, ses coups d'épée victorieux, vous eûtes à Rouen ses douleurs indicibles. Nos deux cités l'acclament en deux voix, dont l'harmonie puissante se lie et se soutient, éveillant un écho à travers chaque siècle qui passe. Nous disons, nous : Vive Jeanne la victorieuse ! Vive Jeanne la libératrice ! Vous répondez, vous : Vive Jeanne la martyre ! Vive Jeanne la rédemptrice ! et nos voix se valent, et elles émeuvent également la France, et elles émeuvent également l'univers avec la France, parce qu'elles s'adressent à celle qui est le prodige de notre histoire nationale, le prodige de toute histoire nationale, vibrantes, d'une égale admiration, d'une égale gratitude, d'un égal culte et d'un égal amour !

Notre bataille de Formigny termina l'œuvre de Jeanne. Les deux peuples reprirent le fil de leur destinée providentielle. Séparés à jamais, l'un, nous, plus ardent, plus aventureux, semeur d'idées, vraies ou fausses, généreuses quand même presque toujours; l'autre froid, calculateur, équilibré ; l'un et l'autre nécessaires au progrès humain, celui-ci comme propulseur, celui-là comme lest.

La Normandie, dès lors, n'eut qu'à vivre de la vie nationale française. Elle ne déclina de celle-ci aucun devoir, aucune charge ; elle en partagea les magnificences et les douleurs ; oublieuse, sans arrière-pensée ni regrets, des léopards anglais, elle se serra autour des fleurs de lys d'abord, du drapeau tricolore ensuite. Elle devint l'un des éléments dont la diversité ramenée à l'unité par la poursuite d'un but commun, c'est-à­-dire d'une dignité commune et d'une prospérité commune, créent la force et la majesté de la Patrie. Ce que Dieu a uni ne sera pas divisé.

Normandie et France, France et Normandie, toujours !

 



[1] Mgr Fuzet, archevêque de Rouen ; Mgr Germain, archevêque de Tou­louse ; Mgr Bardel, évêque de Séez ; Mgr Béguinot, évêque de Nîmes ; Mgr Meu­nier, évêque d'Evreux ; Mgr Guérard, évêque de Coutances ; Mgr Lemonnier, évêque de Bayeux; Mgr Lecoeur, évêque de Saint-Flour; Mgr l’évêque de Nor­thampton ; R. P. Dom Pothier.

[2] Le Bessin avait reçu une colonie de Normands longtemps avant Rouen.

[3] Epigraphe d'une médaille frappée en l'honneur de la Normandie.

[4] Antique cri de ralliement des Normands.

[5] cf. Introduction à l'Histoire de la Normandie, Licquet et Deppind.

[6] Histoire du diocèse de Bayeux, par le chanoine Luffetay.

[7] Les troupes de Rollon furent défaites spécialement à Chartres.

[8] Sarrazin, hist. de la Normandie au. temps de Jeanne d'Arc, 374.

[9] Ecclésiastique, XXXIX, 37.

[10] Depping. IV, 448, 449.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :